Le rouge leur va si bien ...

Publié le par claudoz


Tous les yeux s’étaient levés vers la trainée pourpre qui barrait le ciel, blessure béante d’où s’écoulaient une humeur  rouge – incarnat ou violine – une  humeur qui allait devenir l’unique couleur céleste.

Une grande colère  envahissait le ciel. Elle se nourrissait de la passivité des hommes. De ceux qui fermaient les yeux. Qui laissaient faire. Elle était toi, Carmen, cette colère

L’obscurité se fit à nouveau. Une obscurité à l’opacité grenat. Elle engloutit les dernières miettes de bleu qui fuyaient vers l’horizon. Partout dans le monde les hommes étaient pétrifiés, les femmes soulagées.

La mer était rouge. Rouge, la Seine. Rouge le Nil Bleu. Rouge le Mississipi. Rouge le lac Titicaca et rouge comme une orange, la terre. Pas l’ombre d’un bleu. Les blessures ne sont plus des ecchymoses sur les bras des femmes.

On ne pouvait s’empêcher d’y voir des signes, de donner une interprétation divinatoire.

« I Pourpre, sang craché, rire des lèvres belles

Dans la colère ou les ivresses pénitentes »


Publié dans Couleurs

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