Correspondance - 1
Très chère Rose,
Te souviens-tu des derniers moments passés ensemble au bord de la Loire ?
Je n’y étais pas revenue depuis longtemps. Et aujourd’hui je retrouve avec une douce nostalgie cette lumière blanche que tu mettais dans tes tableaux. La glycine a envahi la façade de la maison. Les agapanthes que nous avions ramenées de l’ile Bréhat sont en fleurs. Elles ont proliféré tout le long du muret. C’est magnifique. J’ai aussi retrouvé la maison comme nous l’avions quittée. L’odeur de la cire. Les papiers peints un peu jaunis. La même toile cirée et les mêmes fleurs artificielles. Il est des lieux que le temps ne fait qu’effleurer.
Je pense rester quelques temps ici. Tu sais que tu y es toujours la bien venue. Je t’y attendrai donc.
je t'embrasse tendrement
ta grande soeur Mathilde